Longtemps j'ai reculé devant le prologue de Ganesha. Parce que je l'avais déjà « lu » dans son adaptation en court métrage par Carpeta. Parce que j'en avait gardé le sentiment d'un texte qui peut se montrer opaque ou abscons quand on se plonge dedans sans du tout savoir à quoi s'attendre.
Ce à quoi il faut s'attendre, c'est à l'atmosphère de l'époque victorienne, des bas-fonds londoniens, de la misère de Dickens. Du Whitechapel qui a été sillonné (lire la suite)
Dans un futur plus ou moins lointain, Amaryllis l’auboisière, Atlal le Gros-cerveau et Mianeh la dronote partent en expédition dans ce Los Angeles du futur devenu Hidden. Les humains ne sont plus l’espèce dominante de ce monde, les animaux, les végétaux et les créatures artificielles ont évolué et regardent ceux qui sont devenus créates, extractes, vélistes et autres cruisers avec amusement, étudiant leurs coutumes, essayant de comprendre ce Hidden dont il ne reste que les lambeaux de bétume des highway, (lire la suite)
Le Royaume-Uni s’est bien détérioré : la montée des eaux a grignoté une partie du territoire, l’Essex a été vendu aux Chinois et presque tout a été privatisé, jusqu’à l’armée remplacée par une société de mercenaires américains, Saxon. Le gouvernement a quitté Londres pour se réfugier à Avalon, une immense plate-forme pétrolière où se sont installés les plus riches.
Heureusement, comme à chaque fois que (lire la suite)
Avant de me plonger dans Vision aveugle de Peter Watts, son auteur m'était totalement inconnu. Sans avoir consulté de critiques au préalable, je me suis laissé séduire par la promesse, formulée en quatrième de couverture, d'un huis clos captivant peuplé de personnages singuliers.
D'emblée, l'auteur nous met en garde dans sa préface : « Ce n'est pas un livre que tout le monde appréciera ». Cette mise en garde m'a légèrement inquiété, d'autant plus lorsqu'il (lire la suite)
Derrière le grillage est un recueil de trois nouvelles articulées autour d’un même lieu : une allée de gravier bordant des box de stockage, elle-même enclavée par un grillage. Au-delà de cette clôture s’étend un verger parsemé de statues.
Noir punk, la première nouvelle de Guillaume Chamanadjian, nous invite à suivre Myriam, une hackeuse, lancée sur les traces de Yagami, l'inventeur disparu du NFcoin, aujourd’hui devenu le système bancaire le plus utilisé au monde. Pour (lire la suite)
Pascal Vialeau se réveille un matin dans la peau de l'homme qu'il était quelques vingt années plus tôt. Pendant ce temps, ce dernier se lève avec stupeur dans l'avenir que son moi du futur vient de quitter. Comme s'il n'était déjà pas assez compliqué d'endosser une vie qui n'est pas ou plus tout à fait la sienne, cette alternance ne se produit qu'un jour sur deux !
Il est fréquent dans la fiction, et jusque dans les comédies familiales cinématographiques, c'est (lire la suite)
Philosophe et anthropologue au Collège de France, Pierre Déléage nourrit un attrait sincère pour la science-fiction, et, après L’Autre mental (évoqué dans le Bifrost n° 99) ce nouvel essai au titre évocateur vient le rappeler.
Là où L’Autre mental faisait montre d’une structure finement réfléchie, l’auteur l’avoue en clôture de livre, ce Traité… n’en est pas un et s’est « agencésans (lire la suite)
Amanda et Clay, couple de new-yorkais blancs et bon teint, décident d’aller passer quelques jours de vacances à Long Island avec leurs enfants. Tout commence bien, ils découvrent une maison de location splendide avec tout le confort souhaité. Jusqu’à ce que, le deuxième soir, toquent à leur porte les propriétaires, G.H. et Ruth, plus âgés qu’eux et afro-américains. Tous deux étaient au volant de leur véhicule lorsqu’une panne d’électricité gigantesque (lire la suite)
Attention, ouvrage très particulier ! Son histoire éditoriale est complexe : un auteur resté anonyme, une première publication en feuilleton entre 1956 et 1959 dans une revue de niche, une réécriture étirée sur des dizaines d’années avec quatre éditions complètes successives, à chaque fois enrichies et rallongées, jusqu’à arriver à un dernier état du texte en 1999 (base de l’édition traduite) – pour plus d’un (lire la suite)
Vendu comme un Maigret chez les fées, Fumée est un OLNI ou objet littéraire non identifié comme sait si bien en faire « La Bibliothèque dessinée » des Moutons électriques. Roman graphique – ou plutôt novella graphique – sans être réellement une bande dessinée, il propose une balade dans le Paris de la fin des années 50, encore meurtri par l’Occupation, la Seconde Guerre mondiale et la guerre d’Indochine, et où l’agitation (lire la suite)
Attention chef-d’œuvre. Peut-être l’un des dix ou douze ouvrages majeurs produits par la SF.
Richard Cowper, John Middleton Murry Jr. pour l’état civil, est le fils en secondes noces de l’un des plus célèbres critiques des lettres anglaises de son temps, qui fut tout d’abord l’époux de l’écrivaine lesbienne néo-zélandaise Katherine Mansfield. Issu d’un milieu où l’on fréquente D. H. Lawrence ou Virginia Woolf, des cercles (lire la suite)
La collection « Dyschroniques » continue de nous proposer de courts textes de science-fiction d’un autre siècle, mais toujours d’actualité (ainsi que, désormais, quelques inédits), et cette parution n’y manque pas. Parution qu’il nous aura fallu attendre plus de trente ans pour la découvrir en français, alors que cette novella a été, à sa sortie en 1989, finaliste de plusieurs prix, dont le Hugo et le Nebula.
Ce récit d’anticipation (lire la suite)
Le Cabinet noir n°47 - Hélène OSWALD & Pierre Jean OSWALD
« Il y a un autre monde, mais il est dans celui-là. »
Paul Eluar
Dérèglements psychiques en tout genre
Robert Bloch, le créateur du psychopathe meurtrier le plus célèbre à la fois du roman et du cinéma — Norman Bates, de Psychose — , est aussi, d'après Stephen King, à l'origine du téléfilm le plus terrifiant jamais tourné : l'adaptation, par lui-même, de sa nouvelle J'embrasse ton ombre. (lire la suite)
Mon dico me souffle que le fantastique est le royaume de l’imaginaire, de l’irréel, du surnaturel. Toujours dans ce même dico, une citation de Roger Caillois tente d’en donner une définition plus précise : « ... le fantastique est rupture de l’ordre reconnu, irruption de l’inadmissible au sein de l’inaltérable légalité quotidienne ». Waouh, en voilà un qui sait parler au peuple ! Néanmoins je vois plusieurs mots intéressants là-dedans : (lire la suite)
Le Monde de la Science-fiction. M.A. éditions - George W. BARLOW
A première vue, il y a chez cet auteur une dichotomie entre romans et nouvelles, celles-ci volontiers expérimentales et métaphysiques, ceux-là relevant d'une S-F plus traditionnelle : invasion de la Terre par des extra-terrestres dans Génocides (J'ai Lu — The Genocides, 1965), transmission instantanée et mondes parallèles dans Au coeur de l'écho (Présence du Futur — Echo round his Bones, 1967), même s'ils font parfois la part belle à la critique politique — emprisonnement (lire la suite)